LA LANGUE EST UN BIEN DANGEREUX
La Parole déjouée, du langage à la langue
Josef LUDIN - 1 juin 2010 - Source
LA LANGUE EST UN BIEN DANGEREUX
La Parole déjouée, du langage à la langue
Josef LUDIN - 1 juin 2010
La langue, disait le poète Höderlin, est le bien le plus dangereux de l’homme. C’est par la langue que les hommes racontent des mensonges, racontent des bêtises, déforment la réalité. C’est par elle que les êtres humains déclarent leurs amours, leurs amours qui netiennent pas longtemps. C’est elle l’organe de nos idéologies les plus atroces et fausses. Elle révèle et à la fois elle cache, elle dissimule, elle déforme. Mais elle console aussi, elle dit n’importe quoi et en même temps c’est par la langue que la vérité se dit. La langue est un bien dangereux et nulle expérience ne nous démontre plus son danger que l’expérience de la cure analytique. Le silence et l’abstinence de l’analyste dans la cure peuvent être considérés de ce point de vue : ils pèsent sur des mots comme s’ils voulaient toujours mesurer la valeur de la parole énoncée.