Édito

de Françoise Angelini,
Présidente de l'association

Le site de l’A.L.I. Bretagne vous accueille avec les portraits de Freud, de Jacques Lacan, mais aussi celui de Charles Melman. Nous savons notre dette envers lui qui répondit toujours présent à nos invitations à participer à nos journées d’étude en Bretagne. Charles Melman soutenait notre association. Attentif à son devenir, il accompagnait nos questions concernant la clinique psychanalytique en Bretagne, l’histoire de sa culture et de sa langue, et leurs effets inconscients dans l’avènement du sujet dans la cité. Fidèle héritier de ses ainés, Charles Melman a veillé toute sa vie à la transmission des concepts élaborés par Jacques Lacan, lecteur de Freud, et a poursuivi leur recherche. En témoignent ses séminaires, conférences et exposés – regroupés dans des livres – interrogeant le tissage du lien social aujourd’hui, dans notre civilisation occidentale contemporaine. Quelle trame soutient ce tissage ? À la fin du 19ème siècle Freud écrit que le refoulement... Lire la suite

Dixit Charles Melman

Une amie m’a demandé ce qui pouvait spécifier le caractère breton d’une école psychanalytique, et bien justement je le situerais du coté de la particularité de cette nostalgie ; particularité qu’il y a lieu de préciser. Nostalgie que je me permettrais d’évoquer : celle d’une origine, d’une culture, d’une langue perdues. Nostalgie d’une langue, d’une culture, d’une origines perdues, d’avoir à se tenir debout, à se verticaliser, à œuvrer, à se marier, alors que justement cette origine, cette langue sont perdues. Le problème à cet endroit là, me semble t-il, surgit de façon aigue. Quelle réponse donner à cette perte, et qu’est-ce qui a été perdu ? Je veux dire : sommes-nous en mesure de concevoir que cette perte n’est pas spécifique après tout du monde celte, du monde breton mais que nous avons peut-être, après tout, tous perdu ce rapport à l’origine et, même lorsque la réalité historique est venue le confirmer ?

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Kerali

En juin 2017, le n°00 de Kerali voit le jour sous la forme d’un bulletin intitulé « Kerali, bulletin de l’Association Lacanienne Internationale Bretagne ». Paul Bothorel, alors Président, préface ce premier numéro : « le nom de notre bulletin, disait-il, nous est venu collectivement et sans qu’il ait été programmé, comme un witz peut-être ? Notre référence à l’ALI est ainsi clairement posée, comme ce qui fonde notre légitimité, internationale donc. Et, se déclinant avec un préfixe breton, KER, si présent en Bretagne ; puisque c’est d’ici que s’origine notre parole et notre écoute… »